La première requête date du 7 septembre. Le maire (LR) d’Évreux, Guy Lefranc, écrit alors au préfet de l’Eure pour obtenir la liste des fichés S (dont font partie les personnes soupçonnées de radicalisation) résidant sur sa commune. Il entend notamment repérer ceux qui travaillent dans les services municipaux.
« Je ne vois pas pourquoi madame Belkacem [ministre de l’Éducation nationale, NDLR] aurait ce droit, et pas moi, argumente Guy Lefranc. Je ne veux pas prendre le risque de faire travailler des fichés S dans les écoles d’Évreux, au théâtre ou à la médiathèque. Je veux les empêcher de travailler. Si des parents d’élèves sont fichés S, je ne veux pas qu’ils puissent entrer dans les écoles. »
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« Je m’interroge sur un de mes agents [...] qui travaille avec un public fragile. Je ne sais pas si c’est un fiché S, je ne sais pas s’il est dangereux », confie le maire d’Évreux, tout en observant que plusieurs maires auraient, selon lui, eu accès de façon confidentielle aux listes des fichés S de leur commune, par le biais des préfectures.
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Qu’est-ce que la fiche « S » ?
Sont fichés « S », les personnes pouvant porter atteinte à la sûreté de l’État, selon les autorités. C’est une catégorie d’un fichier bien plus vaste, celui des des personnes recherchées (FPR). Créée en 1969, 400 000 noms y seraient répertoriés. Le FPR compte 21 catégories, toutes sous forme de lettre. Exemple : « V », pour les évadés et « M », pour les mineurs en fugue.
Sur le site normandie-actu.fr, on apprend une chose intéressante :
Le décret 2010-569 cité liste les personnes autorisées à accéder aux informations portant sur le fichier des personnes pouvant porter atteinte à la sûreté de la nation. Cette liste ne fait aucunement mention de la ministre de l’Éducation nationale. Pourtant, Madame Najat Vallaud-Belkacem annonce publiquement le 25 août dernier disposer de ces informations et les utiliser pour sanctionner le personnel relevant de son ministère.